CGI

27,3 millions pour cinq dirigeants malgré une baisse du bénéfice

Les cinq hauts dirigeants de CGI, le géant montréalais des services informatiques, ont obtenu 27,3 millions de dollars en rémunération totale, salaires et primes compris, lors de son exercice 2017, terminé le 30 septembre.

Cela représente une hausse de la rémunération de 32 %, soit presque 7 millions, par rapport à celle comptabilisée en 2016, lit-on dans la circulaire de la direction distribuée aux actionnaires de CGI en prévision de leur assemblée annuelle du 31 janvier prochain, au chic hôtel Ritz Carlton à Montréal.

À lui seul, le président exécutif du conseil et cofondateur de CGI, Serge Godin, a obtenu 13,1 millions en rémunération totale en 2017, en hausse de 11 % sur un an. Cette majoration de 1,3 million découle de l’obtention par M. Godin en 2017 d’une nouvelle prime liée au « régime de participation aux bénéfices » parmi les dirigeants de CGI. Cette prime dite « incitative » s’est ajoutée à son boni annuel en actions de CGI – évalué à 10,3 millions en 2017 – et à son salaire de base de 1,37 million.

Serge Godin, faut-il le rappeler, est le principal actionnaire de CGI, avec 49 % des droits de vote, dont l’avoir en actions valait 1,87 milliard en Bourse au 30 septembre dernier.

L’autre nouveau bénéficiaire d’une prime de participation aux bénéfices chez CGI est le président et chef de la direction, George Schindler. Cela lui a aussi valu 1,3 million en 2017, en plus de son autre boni évalué à 4,6 millions en attributions à base d’options pour de futures actions de CGI.

Par conséquent, la rémunération totale de M. Schindler lors de sa première année au poste de président et chef de la direction a atteint 7,3 millions, dont 5,95 millions en primes et bonis, outre un salaire de base de 1,18 million.

Cette rémunération totale de M. Schindler est deux fois plus élevée que celle obtenue dans ses fonctions antérieures à la direction de CGI aux États-Unis. Néanmoins, elle demeure inférieure d’un tiers à celle versée à son prédécesseur au poste de président et chef de la direction, Michael Roach, lors de sa dernière année en fonction en 2016.

Quant aux trois autres hauts dirigeants de CGI qui figurent au palmarès des plus hautes rémunérations divulgué aux actionnaires, ils ont aussi bénéficié en 2017 de hausses dans une fourchette de 19 à 33 %. Ces hausses contrastent aussi avec l’évolution des principaux résultats financiers de CGI en 2017.

Baisse du bénéfice

Pour la première fois en cinq ans, les actionnaires de CGI ont subi une baisse du bénéfice net (de 3 %, à 1,03 milliard) ainsi que du bénéfice par action (de 0,8 %, à 3,48 $). Ce recul du bénéfice net découle d’une faible croissance du revenu total (de 1,5 %, à 10,54 milliards) et d’une première baisse en trois ans de son bénéfice d’exploitation, qui a reculé de 2,4 %, à 1,41 milliard.

En Bourse, durant ce même exercice 2017 terminé le 30 septembre, les investisseurs en actions de CGI ont obtenu un rendement total de 3,5 %. C’est très inférieur au rendement de 11 % du secteur des technologies dans l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto et de 28 % de son vis-à-vis de l’indice S&P500 de la Bourse américaine.

Malgré ce contexte déplaisant pour les actionnaires de CGI, il apparaît peu probable qu’ils puissent se prononcer bientôt sur la rémunération de ses dirigeants.

Dans sa plus récente circulaire aux actionnaires, on constate que le conseil d’administration de CGI présidé par Serge Godin continue de s’opposer à la tenue d’un vote consultatif en assemblée annuelle sur la politique de rémunération des dirigeants.

Dans son argumentation, le conseil de CGI soutient que dans leur forme actuelle, les « votes consultatifs ne constituent pas un outil utile pour le conseil d’administration et, conséquemment, ne peuvent pas favoriser un dialogue significatif avec les actionnaires ».

Du point de vue des regroupements d’actionnaires comme le Médac, qui promeuvent de tels votes consultatifs, l’opposition des administrateurs de CGI se situe à contre-courant d’un nombre grandissant de grandes entreprises canadiennes en Bourse qui les ont instaurés durant leur assemblée annuelle d’actionnaires.

Les marchés en légère hausse dans une séance tranquille

La plupart des Bourses nord-américaines ont terminé en légère hausse hier, les volumes échangés ayant dans le même temps été parmi les plus faibles de l’année en raison des Fêtes.

Feu vert pour la fusion de Potash et Agrium 

Deux des plus grandes entreprises d’engrais du Canada ont dit avoir obtenu l’autorisation réglementaire finale pour conclure une fusion entre égaux qui avait été d’abord annoncée il y a plus de 18 mois. Le groupe formé de Potash et d’Agrium prendra le nom de Nutrien après la conclusion de l’entente le 1er janvier, assujettie aux conditions usuelles. Les actions de Nutrien (NTR) doivent commencer à être négociées sur les Bourses de Toronto et de New York le 2 janvier. Les actions des deux entreprises indépendantes seront suspendues au même moment et retirées de la circulation. Afin d’obtenir l’approbation de la Commission fédérale du commerce des États-Unis, la société de Calgary Agrium avait proposé de vendre une usine de production de phosphate de l’Idaho et une usine d’acide nitrique de l’Ohio. — La Presse canadienne

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